Vous avez sans doute déjà constaté qu’après une longue promenade, votre chien se retrouve avec la langue pendante.
Ce comportement associé à une respiration bruyante semble effectivement normal. Il a fourni un grand effort : il est épuisé.
Oui, mais savez-vous précisément pourquoi votre chien halète ? Avez-vous observé ce halètement dans d’autres circonstances ?
Souvent anodin, le halètement peut parfois se révéler le signal d’un mal-être ou d’une maladie sous-jacente.
Comment reconnaître un halètement anormal et que faire ? Toutes les réponses dans cet article !
Le halètement chez le chien : Présentation
Contrairement au chat, le halètement chez le chien est un comportement normal.
C’est une respiration rapide et superficielle qui a pour but de réguler la température corporelle.
Effectivement, le chien présente très peu de glandes sudoripares, situées principalement sous les coussinets de ses pattes.
Elles ne sont pas suffisantes pour faire baisser sa température par transpiration. Le halètement permet au chien de rafraichir son corps.
L’air chaud s’évacue de ses voies respiratoires, de l’intérieur de sa gueule et s’évapore par la langue.
Lorsqu’il n’halète pas, le rythme respiratoire normal du chien est de 30 à 40 inhalations et exhalaisons par minute. Karen Becker*, vétérinaire, explique qu’un chien haletant « peut prendre 10 fois plus de respirations par minute (300 à 400) ».
Elle précise également que le halètement « ne demande pas beaucoup d’efforts grâce à l’élasticité naturelle des poumons et des voies respiratoires ».
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Le halètement chez le chien : Les causes
Le halètement est considéré comme normal dans des situations bien spécifiques.
L’exercice intense
Le jeu, la promenade, la course vont générer une accélération du rythme cardiaque associée à une élévation de la température corporelle.
Le halètement va permettre de ventiler l’air et de favoriser un retour à la normale.
Après l’effort fourni, si le halètement ne vous semble pas excessif (très bruyant et poussif) et/ou très long, tout va bien !
La température extérieure
Comme chez l’homme, la chaleur extérieure va provoquer chez le chien une réaction corporelle visant à maintenir la température interne à la normale.
Le chien a une température corporelle qui oscille entre 38 et 39°C.
Le halètement va permettre la régulation et le maintien de l’équilibre interne. Vous observerez donc plus souvent votre chien haleter l’été que l’hiver.
Le surpoids et l’obésité
Nombre de propriétaires d’animaux « gâtent » leur chien par une alimentation excessive, des « gourmandises » et parfois des restes de plats servis à table, beaucoup trop gras pour l’animal.
S’il part d’une bonne intention, ce comportement est nocif pour le chien qui va voir son poids augmenter et dépasser le standard de la race.
Outre les problèmes articulaires que le surpoids et l’obésité vont provoquer, le cœur va s’envelopper de graisse et le chien va souffrir à l’effort ou en cas de chaleur .
Un chien en surpoids ou obèse va donc naturellement plus souvent et plus longtemps haleter pour réguler sa température corporelle.
Les races brachycéphales
Les chiens de races brachycéphales présentent un crâne court, plus large que long, une face aplatie (nez écrasé) et des yeux globuleux.
Elles ont été obtenues par croisements génétiques pour correspondre à un hypertype et contenter ainsi des propriétaires à la recherche d’une race originale.
Malheureusement, ces modifications anatomiques suscitent des problèmes de santé chez ces chiens.
Difficultés à l’effort, régurgitations fréquentes, vomissements, ronflements et problèmes respiratoires sont assez communs.
Les chiens brachycéphales sont les plus sensibles aux fortes chaleurs.
Leurs caractéristiques anatomiques amènent un écrasement des voies respiratoires réduisant le passage d’air.
Les narines se trouvent également très rétrécies. Le halètement est donc plus fréquent chez ces races en étant cependant peu productif.
Parmi les races brachycéphales, citons le Boxer, le Carlin, le Shih tzu, le Pékinois, le Bouledogue français et anglais, le Shar Pei et le Cavalier King Charles.
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Reconnaître le halètement anormal
Le coup de chaleur
En cas de fortes chaleurs ou si l’animal est exposé directement au soleil ou maintenu dans un environnement trop chaud, il risque le coup de chaleur.
Ainsi à une température extérieure de 22°C, la température à l’intérieur d’une voiture monte à 50°C** ! De quoi rendre ridicule la vitre laissée entrouverte !
Comment reconnaître le coup de chaleur ? Il apparait quand la température corporelle de l’animal a atteint 41°C.
Il va fortement haleter mais sans pouvoir réguler sa température. Différents signes associés doivent vous alerter : vomissements, fièvre, difficultés respiratoires, gencives et langue rouges, nez sec, yeux enfoncés, fatigue.
Ces signes vont indiquer une déshydratation majeure qui peut provoquer des dommages irréversibles au niveau des reins.
Bien évidemment, on parle de coup de chaleur si tous ces symptômes suivent une exposition à la chaleur.
Le stress
Comme l’humain, le chien ressent des émotions qu’il ne parvient parfois pas à gérer et qui génèrent alors du mauvais stress, de l’anxiété.
Les bruits soudains tels que pétards, feux d’artifice, coups de tonnerre peuvent créer chez le chien une peur qui va susciter une modification de son comportement.
L’anxiété de séparation, le soir, alors qu’il reste seul dans une pièce pour la nuit peut également le stresser. Il s’agite, tourne en rond, semble impatient. Il peut se mettre à gémir, pleurer, aboyer.
On peut constater des bâillements répétitifs et parfois un mordillement frénétique des pattes ou des flancs.
Ces signes s’accompagnement fréquemment du halètement. Pourquoi ? Parce-que le stress va créer une augmentation du rythme cardiaque et de la température corporelle.
C’est sans doute aussi pour le chien une façon de se rassurer en réalisant un schéma de comportement qui le soulage habituellement.
Les problèmes respiratoires
Ils peuvent être en lien avec une maladie cardiaque comme la cardiomyopathie dilatée*** ou une atteinte du système respiratoire.
Le chien halète de façon excessive. Son souffle est lourd et bruyant comme un râle. Il semble oppressé et épuisé.
Sa respiration est difficile. L’effort qu’il fournit pour respirer lui demande beaucoup d’énergie.
Les maladies ou troubles spécifiques
Citons la maladie de Cushing dont le premier symptôme est le halètement excessif.
Cette pathologie fait suite à un dérèglement hormonal et génère différents symptômes : soif et miction plus fréquentes, prise de poids, changement de la couleur de peau, irritabilité, agitation.
L’anémie provoque, quant à elle, une carence en oxygène qui accentue le halètement pour tenter de compenser la privation d’oxygène.
La douleur
Le chien qui présente des douleurs montre des signes d’inconfort, adopte des postures antalgiques (qui soulagent sa douleur).
Il peut se mettre à trembler, gémir. Il va refuser ou éviter les activités qui l’attirent habituellement : jouer, manger, sortir.
Le halètement, présent en dehors de toute activité ou chaleur, doit vous alerter. Cette douleur peut être liée à un choc, un traumatisme ou une maladie.
La fièvre
C’est évidemment un symptôme qui va déclencher le halètement. Le chien va ainsi tenter de diminuer sa température corporelle mais ce sera sans succès.
La fièvre est un mécanisme de défense de l’organisme face à une maladie ou une fracture. C’est un signe, elle n’est jamais isolée.
L’intoxication
Le chien peut subir une intoxication par inhalation ou ingestion de produits toxiques.
On constate ainsi malheureusement, de plus en plus, la présence de boulettes de viande empoisonnées dans les parcs publics laissées çà et là par des individus malveillants dans l’évidente intention de nuire.
En cas d’intoxication, le chien ressent un mal-être, de la douleur et se met donc à haleter pour se soulager.
D’autres signes peuvent apparaitre : vomissements, diarrhées, difficultés respiratoires, faiblesse, parfois convulsions et hémorragies.
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Que faire en cas d’halètement anormal ?
Le halètement lié au stress
Si vous constatez que votre chien est stressé, vous pouvez le rassurer face à ce qui déclenche le stress.
S’il s’agit de bruits soudains, vous pouvez le calmer par votre simple présence. Vous pouvez également le placer à l’abri, dans une pièce ou un endroit loin des fenêtres et du bruit redouté.
Lui permettre aussi de se glisser sous un canapé ou un meuble peut accentuer son sentiment de sécurité et l’apaiser.
Pour l’anxiété de séparation, quelques rituels peuvent faciliter la solitude de la nuit.
Placer dans la pièce de nuit, un vieux t-shirt avec votre odeur ou une radio allumée avec un volume bas diminuera le stress.
Le halètement dû à un coup de chaleur
Le coup de chaleur peut avoir des conséquences graves et même mortelles en quelques minutes.
Il s’agit donc de réagir très vite. Comment ? Placer le chien à l’ombre ou dans une pièce aérée et lui donner à boire.
Il faut de toute urgence refroidir le chien qui n’a plus la capacité de réguler sa température corporelle.
Mouiller rapidement et progressivement son corps en imbibant des linges et en les plaçant sur le corps et la tête de l’animal.
Ne surtout pas l’immerger dans l’eau glacée ! Le choc pourrait être fatal. Lorsque l’état de l’animal s’améliore, l’amener en urgence chez le vétérinaire (en refroidissant la voiture pour éviter un second coup de chaleur !) de façon à procéder à un bilan et dépister d’éventuelles complications.
Le coup de chaleur peut notamment provoquer une insuffisance rénale, un œdème cérébral, des troubles cardiaques.
Si vous suspectez un trouble, une maladie
Vous connaissez très bien votre chien.
Son comportement vous semble anormal ? Son halètement vous parait excessif en dehors de toutes causes extérieures ? Suivez votre intuition et amenez rapidement votre animal chez le vétérinaire.
Les animaux n’ont pas la capacité d’exprimer par des mots ce qu’ils ressentent. Cependant, leur langage corporel est riche et varié.
Bien observer votre chien pour le comprendre et parler « sa langue » vous permettra de répondre au mieux à ses besoins et renforcera votre complicité.
*** La cardiomyopathie dilatée se caractérise par une dilatation des ventricules et une faiblesse de contraction du muscle cardiaque.
Notre équipe éditoriale
Experte en santé animale, elle intervient comme spécialiste des médecines douces auprès d’intervenants du monde animalier. Rédactrice pour des médias du domaine vétérinaire, elle est également l’auteur d’un livre de référence en phytothérapie animale.